L’écriture est un exercice délicat, alliant patience et imagination. Au-delà de la maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères, de son côté, la traduction littéraire implique un processus minutieux de transcréation…
Adaptation, linguistique, compensation, élision, emprunt… Les techniques de traduction sont nombreuses mais la perception prévaut en littérature. Ainsi, le véritable enjeu d’une traduction littéraire consiste à recréer la singularité d’une oeuvre pour faire de son succès, un succès international.*
EN QUOI ÇA CONSISTE ?
Traduire une oeuvre littéraire ne consiste pas seulement en l’adaptation d’un texte dans une autre langue que celle de son auteur. Elle nécessite de se mettre à la place de celui-ci et de ses personnages, pour que son récit résonne dans une langue cible. Pour ce faire, un traducteur va tenir compte de plusieurs éléments : le ton, la structure, le champ lexical, le style d’écriture, la personnalité des personnages, l’univers, le genre littéraire, la culture du pays de départ et de celui d’arrivée…
LES DIFFÉRENTS GENRES
La traduction littéraire englobe plusieurs genres : fiction, non-fiction, biographie, théâtre, sciences humaines ou encore poésie. Chaque genre nécessite des connaissances et des compétences techniques particulières pour retranscrire avec exactitude le style d’un écrivain, sans le dénaturer.
La fiction, la poésie et le théâtre ne demandent pas le même savoir-faire. La première implique de la structuration ; la seconde, de l’harmonie ; le dernier se doit de respecter une mise en scène.
LA PRINCIPALE DIFFICULTÉ
Lorsqu’il traduit une oeuvre littéraire, le traducteur découvre la limite des mots. En effet, si certains trouvent, presque toujours, une correspondance en langue étrangère, il arrive que d’autres challengent la créativité des traducteurs. Ainsi, la traduction littéraire ne se perçoit pas comme un ensemble de mots mais plutôt comme une association d’idées et de voix.
LE TRADUCTEUR ET L’ÉDITEUR
Un traducteur littéraire travaille main dans la main avec un éditeur. Ce dernier, permet la mise en relation entre un auteur et son futur traducteur. Il établit un contrat et les délais dans lesquels la traduction doit être livrée, il supervise l’avancement de la traduction et une fois terminée, l’ensemble des étapes de relecture et de révision avant validation, et enfin, publication.
Comme le précise l’ATLF, « la France est le premier pays traducteur au monde, les littératures étrangères y représentent plus d’un tiers des nouveautés chaque année. » La traduction littéraire reste une question d’équilibre, pour être entendue, mais surtout comprise comme le souhaiterait son auteur originel.
Tout livre a pour collaborateur son lecteur.
— Maurice Barrès

*Pour aller plus loin, voir aussi l’étude de cas : « The Catcher in the Rye, Between Coherence and Timelessness: Comparative Study of the French Translations » – Alexandra Andréoli – 2014